La contrainte principale liée à l’électricité est qu’il faut que la production corresponde à la consommation à chaque instant. Le stockage est cher et n’est pas encore réaliste à une échelle significative, hormis les Stations de Transfert d’Énergie par Pompage (STEP) qui nécessitent un relief adapté.
Il en résulte que le prix de l’électricité sur le marché de gros varie en fonction de la consommation et de la disponibilité des moyens de production. La variabilité des cours en temps réel (en fait le prix de l’électricité de la veille pour le lendemain, au pas horaire) ne peut pas être répercutée à l’utilisateur final. Cependant, afin de refléter la réalité des coûts et de limiter la consommation aux périodes de pointe, des périodes tarifaires ont été mises en place. Les plus courantes dépendent de la saison (été de la mi-mars à la mi-octobre, hiver le reste de l’année) et de l’heure (heure pleine pendant 16 heures en journée, heure creuse pendant huit heures, en général la nuit, avec une possibilité d’heures creuses en milieu de journée). Mais de nombreuses possibilités existent (heures de pointe, heures de pointe mobiles, mi-saison…) et se développent, notamment grâce aux compteurs intelligents qui permettent de gérer plus de périodes tarifaires (tarification week-end…).
Ces périodes tarifaires participent au lissage de la consommation puisqu’elles incitent à déplacer les usages des périodes les plus coûteuses aux périodes moins coûteuses, et permettent donc d’écrêter les pointes et d’optimiser l’usage des réseaux (transport et distribution) et des moyens de production. D’un point de vue de l’équilibre production-consommation, il est équivalent d’augmenter l’offre ou de réduire la demande. Augmenter l’offre pour passer les pics veut dire construire des moyens de production qui serviront très peu dans l’année (et produiront donc une électricité très chère et souvent très carbonée) et renforcer les lignes de transport et distribution en conséquence. Il est donc bien plus pertinent de réduire la demande afin de lisser la consommation dans la mesure du possible.
Ainsi, il est préférable pour l’ensemble du réseau d’avoir des prix qui sont une image cohérente des coûts réels associés et les périodes tarifaires y participent. En effet, le dimensionnement doit être réalisé en considérant la pointe la plus élevée pour éviter l’effondrement du réseau (blackout).